Le couteau forgé de A à Z, suivez le guide…

En 1852, Antoine Rousselon crée un négoce d’articles pour l’équipement de la maison. Il distribue entre autres, les produits de l’entreprise 32 Dumas, un fabricant de couteau forgé. Dans les années qui suivront, après avoir racheté son fournisseur, la famille Rousselon deviendra l’un des premiers fabricants de coutellerie de table et de cuisine de la région de Thiers.

Thiers dans le Puy-de-Dôme (63), haut lieu de la coutellerie française, est le berceau de Rousselon, une société familiale qui élève le couteau forgé au rang d’objet d’art. Bénéficiant du Label F (comme Forgé), l’entreprise perpétue la tradition depuis 1892 et la passion d’une fabrication marquée du sceau de l’excellence. Cette lettre F estampée sur les lames est l’illustration d’une authenticité qui permet d’identifier très clairement les produits 100 % forgés.

Depuis sa création, cinq générations se sont succédées à la tête de l’entreprise, chacune d’elles s’appliquant à tendre vers une qualité d’origine à des couteaux qui font le bonheur des passionnés de cuisine et des professionnels des métiers de bouche. Aujourd’hui, Rousselon réunit deux marques qui proposent de larges gammes : 32 Dumas Ainé, fondée en 1652, la plus ancienne marque de coutellerie française encore active du secteur, dispose d’autant de gammes qu’il existe de professions culinaires ; Lion Sabatier, rachetée en 1991, est actuellement l’une des marques grand public les plus prestigieuses du marché.

Découvrir la fabrication

 

Le soin apporté à la conception du couteau vise à un seul objectif : faire de cet outil le prolongement de la main grâce à une ergonomie et une efficacité optimisées.

Les techniques de fabrication ont évolué dans le temps avec ce souci permanent d’offrir à chaque type d’utilisateur le modèle qui correspond à ses attentes. Des technologies modernes ont fait leur entrée dans le processus industriel avec la nécessité d’une mécanisation ou d’une automatisation de certaines tâches.

Mais l’homme reste au coeur de la démarche. Pilier de l’entreprise et valeur incontournable, il est le garant de sa pérennité grâce à un savoir-faire authentique. La fiabilité, la durabilité et le design unique des produits Rousselon sont le résultat de l’implication de ses 42 collaborateurs. Leur maîtrise d’un outil industriel à la pointe, combiné à la spécificité de leurs métiers, permettent d’offrir des pièces d’une qualité d’exception, contrôlées à toutes les phases de production.

 

Une qualité à toutes les étapes

 

De l’estampage du matériau au découpage, en passant par le traitement thermique, l’émerissage, l’émouture, le montage, le reillassage, le polissage… jusqu'à la livraison des produits finis, chaque étape met en exergue cette détermination pour la précision du geste. Les postes de travail ont été pensés dans les moindres détails pour garantir une qualité irréprochable, l’oeil de l’homme étant le juge absolu. Le cycle de fabrication laisse une large part au travail manuel qu’aucune machine ne pourrait remplacer.

L’attention portée aux matières premières qui composent le produit est une étape décisive. Elle conditionne la qualité finale des couteaux destinés à l’utilisateur. L’acier utilisé par Rousselon est contrôlé afin de s’assurer du pourcentage de molybdène, de carbone, de chrome et de vanadium. L’alliage de ces métaux joue un rôle déterminant pour la dureté, l’anti-corrosion ou encore l’inoxydabilité de la pièce.

Première étape de fabrication, le forgeage.

Cette phase permet de mettre en forme le métal à chaud ou à froid. Elle est suivie du détourage, du repassage et de l’estampage dont l’objectif est de rendre les lames droites à l’aide d’un marteau-pilon. Elles sont ensuite soumises au découpage sur presse dans une plaque d’acier et au perçage pour la fixation des manches.

Le traitement thermique est l’un des secrets de la qualité des produits Rousselon. Après avoir été chauffées à une température de 1 050°C dans un four à gaz spécifique, les lames subissent un choc thermique (trempe et revenu). Cette opération délicate nécessite une expertise et un suivi méticuleux des temps de chauffage et de refroidissement. Elle permet d’assurer la dureté nécessaire entre 52 et 55 HRC de la lame.

L’émouture consiste à meuler chaque côté de la lame. Cette manoeuvre longue et délicate contribue à la renommée des couteaux de la société. Elle s’effectue de manière manuelle et numérique afin de rectifier les deux faces. Dans le cadre de ses productions, Rousselon a opté pour l’émouture à tranchant soutenu, au lieu de celles dites bombée ou plate. Cette méthode est peu employée par les industriels car très complexe. Elle permet d’obtenir un tranchant d’une épaisseur d’environ 0,2 à 0,3 mm, plus résistant et facile à ramener à la coupe par l’affilage.

Lors du montage et de l’assemblage du couteau, le manche est apposé manuellement sur la lame. Grâce à un système de chauffage inductif, la matière plastique est ramollie et se joint parfaitement aux parties métalliques. Les trois rivets tubulaires en laiton fixeront définitivement les éléments entre eux. La lame passe ensuite en reillassage, une opération qui lui donne son «grain», c'est-à-dire l’aspect final fin (satin, mat ou miroir) et conforte son inoxydabilité. Les travaux de finition intègrent également le polissage du manche qui peut être réalisé à la main ou de manière robotisée. Le but est d’éliminer tous les défauts de surface et d’ajustement.

Les opérations finales commencent par l’affilage manuel ou automatique du tranchant qui donne la coupe finale parfaite du couteau. Un dernier contrôle est exercé sur la qualité des pièces lors des procédures de nettoyage et d’essuyage, avant l’emballage.

Les couteaux qui sortent de l’usine Rousselon sont le résultat d’un professionnalisme qui ne laisse aucune place au hasard. Un contrôle visuel de la géométrie des pièces est mené dès la réception. La rigueur qui s’applique à la sélection des matériaux est le premier pas vers une production de qualité. L’intégration progressive de l’outil industriel s’est effectuée harmonieusement avec les méthodes artisanales spécifiques. Amorcée par Pascale Sol-Bruchon, dirigeante de l’entreprise depuis 1984, cette modernisation confirme un dynamisme symbolisé par la création de gammes de plus en plus innovantes.

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